Les déformations de votre bâche à bulles vous sautent aux yeux. Vous pensiez recevoir une couverture parfaite… et voilà qu’elle fait des vagues. Des plis dans les angles, une bâche qui rebique, qui flotte au lieu de se plaquer : ce scénario n’a rien d’exceptionnel. Il résulte d’un phénomène connu, prévisible, et surtout évitable. Voici tout ce qu’il faut savoir — avant ou après apparition des signes.
Au sommaire
La matière en question : le polyéthylène, souple mais sensible
Le comportement naturel derrière les déformations d’une bâche à bulles
Les bâches à bulles sont fabriquées en polyéthylène, un matériau souple… et thermosensible. Par nature, il réagit :
-
à la température (de l’eau, de l’air, de la surface),
-
à la pression atmosphérique,
-
aux produits chimiques du traitement de l’eau.
Résultat : la bâche se dilate ou se contracte selon les conditions, et ce jusqu’à ±2 %. Si votre couverture mesure 8 mètres, elle peut s’allonger ou se rétracter de plus de 15 cm — sans que cela soit un vice de fabrication.
👉 Cette tolérance est d’ailleurs encadrée depuis longtemps par la norme NFT 54-105 (remplacée aujourd’hui par la norme NF EN ISO 11501) qui définit les variations dimensionnelles des films plastiques après chauffage.
Une mémoire de forme bien réelle
Quand une bâche à bulles prend un coup de chaud, elle se déforme. Et même si les températures redescendent, le polyéthylène garde cette forme altérée pendant un certain temps.
Pas de retour immédiat à la normale : la matière peut mettre plusieurs jours, voire plusieurs semaines à retrouver sa planéité initiale.
La rigidité des bordures : coupable idéal des plis
Quand la finition bloque la dilatation
Une bâche à bulles bordée sur 4 côtés est renforcée par un ourlet cousu en polyéthylène armé. Ce cadre rigide bloque les mouvements naturels du cœur de la bâche.
Quand il fait chaud, la bâche se dilate… mais la bordure, elle, reste inextensible. Résultat : tensions, plis, bosses, coins qui rebiquent.
Bordure 2 côtés ou 4 côtés : un choix stratégique
-
Pour une piscine rectangulaire, mieux vaut une bordure sur les largeurs uniquement. Les longueurs peuvent ainsi bouger librement.
-
Pour les bassins en forme libre (haricot, ovale…), la bordure périphérique reste plus adaptée, car elle assure une meilleure tenue sur les contours irréguliers.
👉 Si l’on insiste autant sur ce point — dans les notices, fiches techniques, ou même en vidéo — c’est parce que la finition joue un rôle clé dans la stabilité de la bâche. Un détail qui n’en est pas un.
Dernier recours : retirer une bordure latérale
Une bâche à bulles trop tendue ? Si les longueurs sont bordées, retirez la bordure pour lui redonner de la souplesse. C’est la meilleure solution à explorer, mais ce n’est pas magique.
Pour ce faire, il faut :
-
Relever délicatement l’ourlet cousu,
-
Glisser un cutter sous la couture,
-
Couper le fil sur toute la longueur.
⚠️ Mais attention : le retour à plat ne sera pas immédiat. Il faudra du temps pour que la bâche détendue épouse de nouveau la surface de l’eau.
Usage inadapté : le piège des fortes chaleurs
En été, on veut que l’eau chauffe vite. On laisse donc la bâche — surtout les modèles solaires comme la Cristal Sol+Guard — en plein soleil, même quand l’eau est déjà à 30°C.
Erreur. À partir de 28°C, il est conseillé de retirer la bâche. Sinon, vous créez une double chambre chaude (entre l’eau et l’air) qui fait littéralement “cuire” le polyéthylène.
Ce type de déformation de votre bâche de piscine n’a rien d’une anomalie : c’est un signal d’alerte.
Produits de traitement : de l’allié à l’ennemi, il n’y a qu’un dosage
Ce n’est pas que la chaleur. Une bâche à bulles déformée peut aussi accuser le coup… de trop de chlore. Ou de pH en roue libre. Si la matière bouge, ce n’est pas toujours la faute du soleil. Les produits chimiques jouent aussi leur rôle — discret, mais redoutablement efficace.
Comment les traitements altèrent le polyéthylène
Le polyéthylène reste stable, mais pas invincible. Une bâche à bulles posée sur une eau surtraitée encaisse, jour après jour.
Et à la longue :
-
Le chlore et les oxydants (brome, ozone, oxygène actif) grignotent la souplesse du matériau,
-
Les zones fines ou soudées deviennent plus sensibles aux tensions,
-
Le film plastique perd en élasticité… et se déforme plus vite.
C’est un phénomène lent, insidieux, mais bien réel. Il n’existe pas de seuil critique officiel, mais un usage quotidien dans une eau déséquilibrée accélère le vieillissement.
Chaleur + chimie : un cocktail risqué pour votre bâche
Quand il fait chaud, on pense à retirer la bâche. Parfois. Mais on oublie que le traitement de l’eau agit aussi, surtout :
-
après un traitement choc (chlore en granulés, javel, etc.),
-
ou quand le pH est trop bas (<7), ce qui renforce l’agressivité du chlore.
Poser une bâche juste après un dosage musclé revient à l’immerger dans une soupe corrosive. Et si l’eau dépasse 28°C, c’est le combo parfait :
chaleur + chimie + contact prolongé = problèmes garantis.
Même si les déformations de la bâche à bulles ne se voient pas tout de suite, le polyéthylène garde la mémoire. Il pliera plus facilement, gondolera plus vite, et perdra son aplomb plus tôt.
Le stockage à nu : un geste fatal
Hors bassin, une bâche doit impérativement être protégée par une bachette. Et pas n’importe laquelle : une version réfléchissante, si possible.
Pourquoi ? Parce que sans eau pour absorber la chaleur, le polyéthylène s’échauffe vite. Cela provoque :
-
des déformations localisées,
-
un relâchement de la matière,
-
une altération de la couleur ou des soudures.
Et une bâche de piscine déformée par mauvais stockage aura du mal à se remettre en forme, même en usage normal.
La bachette réfléchissante : accessoire ? Non, essentiel.
La bachette de protection n’est pas un gadget. C’est l’assurance vie de votre bâche à bulles.
Surtout en version réfléchissante, qui repousse les rayons solaires, limite l’échauffement et préserve la structure du film.
Un seul réflexe — couvrir sa bâche après usage — permet d’éviter 80 % des déformations précoces.
En résumé
Les déformations de bâche à bulles ne sont ni liées à un défaut, ni des cas isolés. Elle vous parle. Elle vous montre que la chaleur a trop monté, que vous avez mis trop de produits chimiques dans l’eau, ou qu’elle a trop traîné au soleil.
Comprendre sa matière, choisir une finition adaptée, l’utiliser avec bon sens et la protéger hors de l’eau : c’est tout ce qu’il faut pour lui redonner calme et aplomb. Et si elle a déjà fait des vagues, vous savez désormais comment les calmer.
Une bâche à bulles, c’est pas compliqué. Un peu de bon sens et de rigueur. Aussi, la notice d’utilisation de mord pas et vous permettra à coup sûr d’y gagner.
📌A lire aussi :
Comment entretenir et prolonger la durée de vie d’une bâche à bulles ?
FAQ : Déformations bâche à bulles – elle gondole, rebique ou fait des plis.
Pourquoi ma bâche à bulles gondole dans les coins ?
Souvent à cause d’une dilatation naturelle du polyéthylène bloquée par une bordure rigide.
Est-ce normal que ma bâche à bulles fasse des plis ?
Oui. Une déformation de bâche de piscine est normale sous certaines conditions de chaleur ou d’usage.
Ma bâche à bulles est bordée sur les 4 côtés, est-ce un problème ?
Notamment sur un bassin rectangulaire, oui. Cela freine les mouvements naturels et favorise les plis. Mieux vaut une bordure sur les largeurs uniquement.
Comment réparer une bâche à bulles qui rebique ?
En coupant délicatement la couture sur les longueurs. Cela redonne de la souplesse, mais le résultat est progressif.
Pourquoi ma bâche est plus déformée après une canicule ?
La chaleur excessive provoque une dilatation intense. À partir de 28°C, il faut retirer la bâche pour éviter les dégâts.
Faut-il toujours utiliser une bachette de protection ?
Oui. Toujours hors de l’eau. Et surtout une version réfléchissante, pour limiter la chauffe, avec ou sans enrouleur.
Une bâche à bulles qui fait des plis est-elle moins efficace ?
Oui. Une bâche mal plaquée laisse passer l’air, ce qui diminue son pouvoir isolant et thermique.
Les déformations sont-elles couvertes par la garantie ?
Non. Une bâche à bulles de piscine déformée par dilatation thermique ne relève pas du SAV. C’est un phénomène naturel.